• Laure Lang

     

    «AirSpace »


    Outil de spatialisation et de synthèse sonore

    Commandé par des capteurs « sans contact »

    Pour une performance musicale live en multiphonie

     

    1. Spatialisation :

    Mon projet consiste à créer un outil de spatialisation du son ergonomique et qui puisse s’intégrer à un set de musique électronique/électroacoustique live.

    Il ne s’agit pas de concevoir un énième contrôleur à touches ou à boutons mais de permettre au performer d’envoyer les sons dans différents haut-parleurs par simples mouvements des mains dans l’espace et ainsi le libérer des différentes interfaces qu’il peut déjà utiliser. En baladant ses mains au-dessus d’eux, le musicien permet de faire voyager le son d’une enceinte à l’autre.

    M’inspirant du principe de l’acousmonium, je désire de remplacer les faders de la console par autant de capteurs lumineux et ainsi envoyer les deux pistes stéréo dans les haut-parleurs correspondants. Cet outil peut donc être utilisé pour spatialiser une pièce électroacoustique complète mais est aussi particulièrement utile pour une séquence d’improvisation de spatialisation, à un moment donné d’une performance électronique.

    En effet, le performer de musique électronique utilise déjà ses mains constamment pendant son set pour créer du son à l’aide de différentes interfaces. Il ne me semble donc pas pertinent d’utiliser cet outil à ce moment-là, mais de le laisser gérer la spatialisation via les mêmes interfaces qu’il a l’habitude d’utiliser. Cependant, imaginons que le musicien pendant sa performance désire jouer sur la spatialisation en déplaçant un son dans l’espace, l’outil trouve à ce moment-là toute son utilité.

    Pour une question pratique et d’intérêt personnel, j’ai décidé de créer cet outil pour une spatialisation en octophonie. En effet, de cette manière, j’ai pu la réaliser dans le studio143 du bâtiment ADN. De plus, ayant écrit plusieurs pièces en octophonie, c’est une disposition que je connais particulièrement bien.

     

     

     

    Disposant de 3 capteurs LDR, j’ai décidé d’attribuer l’avant (3 HP) au premierle milieu (2 HP) au deuxième et l’arrière (3HP) au dernier (voir ci-dessous). 

    Une série de presets de configuration est disponible dans un coll, pouvant être déclenchés par l’interprète en tapant soit sur les touches AZERTY du clavier de l’ordinateur, soit sur les touches d’un clavier contrôleur MIDI. Cette liste de configurations peut servir de béquille en cas de nécessité (utilisation urgente des mains requise, crampe...) de manière à ce que le son ne soit jamais interrompu involontairement. Pour mon aperçu de performance, j’ai ajouté un clavier MIDI au setup des capteurs pour pouvoir y accéder d’un geste, ce qui s’est révélé bien plus pratique que le clavier de l’ordinateur.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    2. Synthèse sonore :

    Pour aller au-delà du simple outil de spatialisation d’un fichier stéréo, j’ai créé deux instruments de synthèse additive contrôlés par les mêmes capteurs LDR et par un proximètre.
    • L’instrument W, appelé ainsi car c’est la touche du clavier qui permet de le déclencher, utilise le 
    proximètre pour varier les 5 fréquences ajouté au son de 80Hz, tandis que les LDR permet de contrôler l’envoi des 6 sons obtenus dans les HP correspondants. (Voir détail ci-dessous)

     

      

     

    • L’instrument X, utilise les capteurs LDR pour générer 3 sons (plus leur octave) alors que le proximètre fait varier l’intensité générale des sons obtenus. Chacune de ces 6 ondes triangulaires est spatialisée dans une image stéréo. Cette dernière est repartie sur tous les HP. Pour spatialiser cet instrument à travers les HP, il faut alors utiliser les presets du coll en utilisant soit le clavier AZERTY ou le clavier contrôleur MIDI. Dès lors que cet instrument est sélectionné (par la touche X, ou la touche correspondante du clavier MIDI) la spatialisation n’est plus possible via les capteurs LDR. (Voir détail ci-dessous)

     

     

    3. Le coeur du code ou « Vive la gate ! » :


    Ayant fait le choix d’utiliser des capteurs de lumière, je me suis confrontée à quelques problèmes de comportements instables et autres déclenchements inopinés. En effet, lors de la première séance en salle 143, je n’ai eu aucun problème au niveau des signaux reçus par les capteurs. Il n’y avait quasiment pas de bruit et des objets scale suffisaient à homogénéiser les 3 captations afin que chaque geste obtiennent à peu près la même réponse. De plus, lorsqu’un preset était sélectionné, il était stable et le son sortait de manière fluide de HP. Cependant, à partir de la deuxième séance de travail, lorsqu’un preset était sélectionné, inopinément, une voix de diffusion correspondant à l’un ou l’autre des capteurs cessait de fonctionner, comme si on venait de passer la main dessus et ainsi d’interrompre la diffusion. Je précise que lorsqu’un preset est sélectionné, il fonctionne jusqu’à ce que l’on reprenne la main en utilisant un ou plusieurs LDR. Autrement dit, lorsque j’ai choisi le preset où tous les HP diffusent, si je passe la main sur le LDR 3, je reprends la main uniquement sur les enceintes à l’arrière, alors que les autres continuent avec le niveau du preset. De la même façon, je pourrais choisir le preset dans lequel le milieu diffuse et ainsi jouer uniquement sur les LDR 1 et 3, de cette façon, le milieu est contant et l’arrière et l’avant varient. Or ce jour-là, dès que le capteur recevait une légère variation il interrompait le preset.

    J’ai donc dû trouver une autre solution que le simple scale. Car, si le bruit faisait varier des valeurs entre 60 et 61, et que mon scale démarrait à 62 (par ex : scale 62. 127. 0. 1.), l’interruption avait quand même lieu. J’ai ainsi trouvé qu’en rajoutant une gate qui ne pouvait s’ouvrir qu’à partir de 62 cela réglait le problème. (Voir ci-dessous)

     

    Gate ouverte car on reçoit 72

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Gate fermée car on reçoit 43

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vidéo de démonstration du projet Air Space :

    https://youtu.be/0DSLgsVVd1w

     

    Schéma fonctionnel

     #proximètre #LDR

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