Pascal LALINDE - Master CMAS (2020-2021)

Pascal LALINDE - Master CMAS (2020-2021)

“I can’t breathe”

- George Perry Floyd Jr.

Intention:

L'idée est de créer une expérience interactive qui se déclenche devant le spectateur lors de la mise en marche de l'installation proposée. Dans ce cas particulier le dispositif cherche à projeter une image couplée avec un son de pistolet pour simuler un coup de feu dans l’espace de l’installation.

Le dispositif est mis en marche par un spectateur qui se trouve face à un écran et deux haut-parleurs (placés à droite et à gauche de l’écran). Plus près de lui, le spectateur trouve un microphone sur un pied. L’écran projette un texte, les haut-parleurs sont allumés et le microphone est ouvert. Le dispositif est en attente pour être déclenché et il peut être manipulé aussi longtemps qu'il soit souhaité.

L'installation est composée d'un capteur pyro qui sera placé en dessous de l’écran, face au spectateur. Pour déclencher le dispositif le spectateur devra lever un bras avec un certaine vitesse afin que le mouvement dépasse le seuil reglé dans le patch sur Max/MSP. L’idée c’est d’émuler le geste d’un coup de feu qui sera reconnu par le capteur. Alors ceci devra, d’un côté,  déclencher le(s) son(s) qui seront projetés par les haut-parleurs et, d’un autre, afficher un nouveau texte sur l’écran pour une période de 5 secondes. Le spectateur devra répéter au moins une partie de ces informations dans le microphone placé devant lui pour déclencher la partie finale de l’interaction et étendre d’autres sons différents aux coups de pistolet entendus avant. Le dispositif reviendra à son état d’attente une fois que ces derniers sons seront finis.

Matériel: 

- 1 ordinateur

- 1 carte son (avec 2 sorties)

- 2 haut-parleurs (sur pied)

- 1 interface MIDI

- 1 capteur pyro

- 1 microphone (sur pied)

- 1 écran

Fonctionnement:

Le dispositif est en attente. Le spectateur se place devant le microphone et en face à l’écran. Il doit viser avec son bras l’écran devant lui/elle et le lever rapidement pour que le capteur déclenche le(s) son(s) de coup de feu. Quand le légende sur l’écran change le spectateur doit lire à haute voix en parlant au microphone pour ensuite déclencher un chœur de gens qui chantent lors d’une manifestation.

Le cœur du code: 

Le patch de Max/MSP utilise:

•  Un objet mtr pour reconnaître les changements enregistrés par le capteur (contrôlé par MIDI). Note: dans la vidéo ajoutée à cet article les gestes ont été pré-enregistrés pour créer une simulation de l'installation.
•  Un seuil lié à un déclencheur (‘trigger + bang’) qui à son tour est lié à un objet ‘onebang’.
•  Ce dernier objet va envoyer un signal à deux compteurs qui vont aller chercher des sons et des images dans deux listes liées aux objets ‘coll’. La première a 11 sons et la deuxième a 121 images.
•  La liste de sons sera reproduite par un objet sfplay~ 2 (pour une sortie en stéréo). La liste d’images sera reproduite par l’objet jit.movie.
•  Pour revenir au point de départ (une fois que le fichier de son a fini sa reproduction) la troisième sortie du sfplay~ 2 sera liée à un bang pour déclencher un “son de silence” dans la liste de sons et l’image qui était projetée au début.
•  La deuxième partie du patch est mise en place pour que le spectateur parle dans un microphone et ainsi déclencher le chœur des gens qui participaient aux manifestations.
•  Vu que le microphone est ouvert tout le temps il est lié à un seuil pour ne pas être déclenché par accident (par les sons de coups de feu, par exemple).
•  Le principe reste le même, le signal qui est envoyé à travers le microphone - et qui doit dépasser le seuil - va déclencher un bang qui à sont tour ira faire tourner un compteur.
•  Dans ce cas la liste de sons n’en a que trois et une fois que le son déclenché sera fini l’objet sfplay~ va déclencher le silence pour revenir à l’état initial d’attente.

La principale difficulté trouvé dans ce dispositif a été de trouver le bon couplage entre les images et les sons déclenchés. A un moment donné il a fallu allonger ou rétrécir la durée des sons et coupler cette durée avec le temps de projection de l’image sur l’écran. Une projection de 5 secondes d’une image devrait, normalement, laisser assez de temps pour que le spectateur puisse retenir l’information à répéter dans le microphone.

Sinon j’ai aussi remarqué qu’une fois la liste de 121 images avait été chargée dans le patch, il est devenu très lent. Peut-être c’est une question du processeur de l’ordinateur que j’utilise.

La mise en échelle des images sur l’écran aussi pose un soucis selon la taille d’écran utilisé. D’un autre côté la projection des informations sur l’écran pourrait être mise en valeur si on rajoutait des photographies des victimes, mais ceci est un sujet délicat. D’abord pour le respect des victimes, leur mémoire et leurs familles, mais aussi parce qu’il est pas toujours évident de trouver ces images et les utiliser avec consentement.

La mise en échelle des images sur l’écran aussi pose un soucis selon la taille de l’écran utilisé. D’un autre côté la projection des informations sur l’écran pourrait être mise en valeur si on rajoutait des photographies des victimes, mais ceci est un sujet délicat. D’abord pour le respect des victimes, leur mémoire et leurs familles, mais aussi parce qu’il est pas toujours évident de trouver ces images et les utiliser avec consentement.

Justement, pour donner de l’ampleur à une telle installation ce serait intéressant de contacter les familles des victimes pour en coupler des photographies avec les informations projetées sur l’écran. Sinon on pourrait aussi contacter les personnes qui ont enregistré des vidéos des manifestations pour les projeter quand la deuxième partie du patch se déclenche.